L’inclusion d’un nouveau bâtiment dans une structure urbaine existante et la création d’une relation synergique entre ce bâtiment et le lieu dans lequel il prend place demeure encore aujourd’hui une tâche architecturale majeure. Sachant que le critère de valeur le plus important en lien avec les nouvelles constructions n’est pas le bâtiment lui-même mais ce qui émane de lui vers son environnement, sa continuité avec l’espace public. Les passages représentent un des moyens pour mettre en place une telle interconnexion. Leur forte présence, notamment dans la première moitié du 20e siècle, est caractéristique de la ville de Prague : il est en ce sens possible de parler d’un vrai phénomène qui n’a pas son pareil dans le contexte des villes européennes de l’époque. Les passages rendent traversables de vastes blocs compacts du centre-ville et leur épais réseau constitue un système de communication parallèle. Dans quelle mesure leur création a-t-elle été consciemment initiée par les constructeurs et architectes ? S’est-il agit d’une conception urbanistique préméditée ? C’est à ces questions que la présente contribution tentera de répondre.